En France, la moitié de la population se plaint de sa mémoire. C’est peut-être votre cas. Et Environ 98 % de la population ne sait même pas comment elle fonctionne. C’est presque certainement votre cas…
Si vous voulez améliorer votre mémoire, vous n’avez donc quasiment aucune chance d’y arriver seul, en improvisant. Il faudrait au minimum que vous sachiez comment ça marche. Et auparavant, il vous faudrait déjà vous débarrasser des idées reçues qui courent sur le sujet. Ensuite vous y verrez plus clair. C’est le sujet du jour.
Sommaire
Idée reçue n° 1 – On nait avec une bonne ou une mauvaise mémoire, c’est comme ça, on n’y peut rien
Non, c’est juste une croyance
Beaucoup de gens croient cela. Et pourtant il n’y a pas une bonne ou une mauvaise mémoire. Cette croyance est en fait fondée sur votre expérience personnelle. En effet, votre mémoire dépend presque entièrement de la façon dont vous l’utilisez.
Si vous comprenez son fonctionnement, vous pouvez l’utiliser de façon optimale. Si vous le faites tout naturellement, votre mémoire fonctionne bien et vous croyez “avoir une bonne mémoire”.
Au contraire, si vous ne comprenez pas son fonctionnement vous ne vous y prenez pas de la bonne façon. Dans ce cas votre mémoire n’est pas bonne et vous croyez avoir “une mauvaise mémoire”.
Mais rien n’est vrai dans tout cela. Il faut absolument voir plus loin que les croyances issues de votre expérience personnelle.
En réalité, la difficulté vient du fait qu’on s’imagine que la mémoire fonctionne au mieux toute seule. Sans qu’on ait besoin de s’en préoccuper. Or, ce n’est pas le cas. On ne peut pas tout mémoriser de la même façon.
Il y a de multiples façons de mémoriser
Si vous les connaissez (en général ce n’est pas le cas, on n’apprend pas ça à l’école) vous pouvez améliorer votre mémoire considérablement. Prenez les exemples suivants : une liste de courses, le nom de vos interlocuteurs, une conférence, un article de journal, un trajet pour aller au domicile de quelqu’un ou une conversation.
Vous ne pouvez quand même pas mémoriser de la même façon le nom de vos interlocuteurs ou un itinéraire ! Ou une liste de course et la teneur d’une conversation entre amis ! Ou la teneur d’une conférence et une liste de courses !
C’est évident.
Et pourtant on s’y prend toujours de la même façon. Ou plus exactement, on ne s’y prend d’aucune façon… On n’utilise aucun moyen spécifique en fonction du cas de figure. On ne cherche pas particulièrement à mémoriser, on pense que ça va se faire tout seul.
Erreur !
Le résultat, c’est que votre mémoire fonctionne en « mode par défaut ». Autant dire qu’elle fait le minimum syndical. En revanche, si vous l’aviez orientée vers une technique de mémorisation spécifique aux cas de figure, elle aurait fait beaucoup mieux.
Malgré tout, il se peut que vous utilisiez parfois une façon de mémoriser adéquate sans vous en rendre compte. C’est peut-être pour cela que vous vous rappelez particulièrement bien du nom des gens. Alors que vous n’êtes pas fichu de faire de mémoire le compte rendu de la réunion dont vous venez de sortir…
Quoi qu’il en soit, notez-bien que bonne ou mauvaise mémoire signifie simplement bonne ou mauvaise façon de s’y prendre.
Idée reçue n° 2 – On ne peut rien faire contre les défaillances de la mémoire
Si. On peut agir avec méthode.
Cette idée reçue est une cousine de la précédente. Rappelez-vous que la croyance d’avoir une mauvaise mémoire vient de votre expérience personnelle de mal vous remémorer. Laquelle vient d’une façon de mémoriser en “mode par défaut”.
Si vous avez des “défaillances” de mémoire, c’est que, la plupart du temps elle fonctionne correctement. Alors, si défaillance il y a, c’est parce que, concernant une mémorisation spécifique, vous n’avez pas activé la bonne méthode.
Arrivé à ce point le mot “méthode” doit vous chatouiller un peu les méninges. Je vous entends d’ici : « Quoi ? Une méthode pour mémoriser ? On ne va pas me servir de la mnémotechnie, j’espère ! S’il faut mémoriser des tas de truc pour en mémoriser d’autres, c’est pas la peine ! »
On se calme. Oui, il y a des méthodes pour mémoriser.
Par exemple, si vous êtes étudiant et que vous voulez mémoriser un cours, c’est même nécessaire. La méthode n’est pas compliquée, mais il faut être… méthodique. Ça passe par les conditions de travail ad hoc, l’analyse rapide de la matière à mémoriser, la catégorisation du contenu, la pose d’indice de récupération et la révision intelligente (rien à voir avec la révision en mode bourrin). Ça parait complexe à la lecture mais en fait très simple en soi.
Autre exemple, si vous voulez mémoriser vos lectures, ça passe en gros par le pointage au crayon, les annotations en têtes de chapitre et le remplissage rapide d’une fiche de lecture.
Etc.
Ainsi, il faut à chaque catégorie de mémorisation sa propre méthode. Et vous voyez que là, pour l’instant, on ne parle pas de mnémotechnie. Mais… cela ne veut pas dire qu’on ne va pas s’en servir ! La mnémotechnie n’est qu’un moyen parmi d’autres.
On peut aussi utiliser de la mnémotechnie de bas niveau
Eh oui, et ce n’est pas compliqué. D’ailleurs le fait que ça vous paraisse compliqué et qu’il faille un effort de mémoire « pour retenir la méthode qui va vous permettre de retenir autre chose »… alors ça… c’est aussi une idée reçue !
Mnémotechnie ne veut pas dire le moins du monde complication. Rappelez-vous « mais ou et donc or ni car »… Ou encore « les stalagMites Montent et les stalacTites et Tombent » ! Compliqué, ça ?
D’ailleurs, si vous avez quelque succès en matière de mémoire, il est plus que probable que vous utilisiez assez souvent de la mnémotechnie. Et cela sans vous en rendre compte le moins du monde.
Par exemple, si vous prenez repère sur la Pharmacie Centrale pour prendre la rue à droite juste après pour aller visiter votre grand-mère, c’est ce qu’on appelle un indice de récupération. Et c’est aussi de la mnémotechnie !
Si vous retrouvez la date d’anniversaire d’une amie en sachant qu’elle est née pile 6 mois après vous mais l’année d’avant, c’est encore de la mnémotechnie. Etc.
Donc, vous voyez que la mnémotechnie « de bas niveau » peut être simple et accessible. Et méthodes et mnémotechnie font toujours bon ménage.
Idée reçue n° 3 – Retrouver une bonne mémoire c’est long et compliqué.
Non. Mais vous devez apprendre et agir…
Remettons les pendules à l’heure. Retrouver une bonne mémoire, c’est en fait rapide et progressif. Et même plutôt simple. Mais c’est comme tout : ça ne se fait pas tout seul ! Si par “compliqué” vous voulez dire qu’il faut s’y mettre, qu’il y a quelque chose à faire, alors la réponse est oui. Il n’y a pas de pilules de mémoire. Trouver ou retrouver sa bonne mémoire nécessite donc une action.
Ou plutôt deux.
La première, c’est de s’informer à bonne source sur son fonctionnement. Pour cela, tâchez de vous trouver un bon blog de vulgarisation scientifique. De préférence sans jargon, en langage de tous les jours et facile à comprendre. Il en existe plusieurs en français.
La seconde, c’est de mettre en application ensuite les solutions préconisées. Sinon, l’état de votre mémoire ne changera pas d’un poil. Évidemment, vous n’allez quand même pas passer d’une mémoire passoire à une mémoire de compétition en 24 heures. Après avoir compris comment ça marche, vous n’allez pas non plus mettre en application toutes les méthodes d’un coup.
Vous allez vous focaliser d’abord sur ce qui vous gêne le plus. Les premiers résultats viendront rapidement, sans doute modestes au début. Mais encourageants. Ils vont s’étoffer ensuite progressivement.
Alors, qu’est-ce qui vous gêne le plus ?
Est-ce de chercher vos mots, de les avoir sur le bout de la langue sans les trouver ? Est-ce d’oublier de faire des choses pourtant importantes ? Ou bien est-ce de souvent chercher des choses que vous avez rangées mais vous ne savez plus où ?
Est-ce de d’avoir à parler en public et de ne pas y arriver sans vous accrocher à vos notes ? Est-ce d’avoir du mal à retenir le vocabulaire ou la grammaire d’une langue étrangère ? Ou tout autre chose ?
En commençant par ce qui vous pose le plus problème, vous serez beaucoup plus motivé. Lorsque vous constaterez votre succès dans ce premier domaine, vous aurez pris de l’assurance. Et surtout, vous serez convaincu qu’avec de la méthode vous pouvez améliorer votre mémoire.
Vous devez aussi trouver la motivation
Notez que vous ne serez jamais motivé (à moins d’en faire un « sport »…) par l’amélioration de votre mémoire pour le principe d’améliorer votre mémoire…
En effet, vous devez avoir un but précis. Vous devez avoir un problème spécifique à résoudre. Si votre mémoire ne vous pose aucun problème, cette démarche n’aurait aucun sens. Même si vous remarquez que votre mémoire n’est pas très performante, si ça ne vous gêne en rien, vous ne trouverez pas la force de provoquer du changement.
Les situations favorables au succès de votre démarche supposent un vrai problème. C’est assez souvent le cas. Parfois même, les soucis de mémoire peuvent avoir des conséquences sérieuses. Par exemple :
- s’ils vous créent une gêne pénible, moralement ou psychologiquement, vis à vis des autres : impression de passer pour quelqu’un de nul, de ne pas avoir de culture, de ne pas avoir de conversation, d’être inférieur aux autres…
- si vos oublis vous stressent, vous énervent et désorganisent la vie familiale, au point d’impacter ou de détériorer vos relations avec conjoint et enfants et de vous déprimer…
- si vos gaffes et oublis créent du retard dans la chaîne de travail, et que vous souffrez de gêner vos collègues et de voir chez eux l’agacement céder petit à petit la place à un certain ressentiment.
- si votre peu de naturel en réunion, votre difficulté à avoir en tête vos dossiers et à en parler sans déballer des quantités de documents sur la table donne une impression d’amateurisme ou de manque de rigueur. Et si cela risque de vous porter préjudice et possiblement de bloquer votre évolution de carrière.
Ces cas-là devraient être très motivants… mais n’avez-vous trop attendu ?
Quand faut-il se préoccuper d’améliorer sa mémoire ?
Ni trop tôt ni trop tard…
Pour améliorer votre mémoire, vous devez être méthodique, identifier vos faiblesses et mettre en œuvre les méthodes préconisées. Si vos soucis de mémoire ne sont pas une gêne pour vous vous n’aurez pas la motivation suffisante pour le faire. Et vous abandonnerez en cours de route. Quel est l’intérêt ? Aucun. Faites plus simple : ne commencez pas et continuez votre vie sans soucis.
Si, au contraire, vous en êtes arrivé aux genres de cas que j’ai évoqués quelques lignes plus haut… c’est un peu tard. Votre motivation risque de s’engluer dans des difficultés qui vous paraitront insurmontables. Vous risquez aussi de vous déprimer face à l’ampleur de la tâche. Or, vous ne le savez peut-être pas, mais la dépression de l’humeur perturbe le fonctionnement de la mémoire.
Les cas évoqués plus haut peuvent vous paraitre excessifs mais ils sont bien réels. Ils sont l’évolution de situations qui paraissaient nettement moins problématiques quelques mois auparavant. Quelques mois auparavant, c’était probablement le bon moment pour agir.
Y a-t-il un moment idéal ?
Le moment idéal est difficile à cerner. Disons que c’est quand vous commencez à vous inquiéter sérieusement des conséquences de vos problèmes de mémoire. À ce moment-là, en effet, vous avez un problème spécifique, bien identifié, à résoudre.
Si vous n’êtes pas dans le déni, si vous identifiez bien à la fois ce qui ne va pas et les conséquences, vous pouvez vous motiver pour agir. Pour suivre un programme de développement personnel centré sur la mémoire par exemple.
Quand vous avez cet état d’esprit positif d’agir sans être encore submergé par les complications, alors c’est alors le bon moment !
Mais la condition préalable, évidemment, c’est d’avoir éliminé ces trois idées reçues qui intoxiquaient votre esprit et vous dissuadaient d’agir. Si c’est déjà fait, alors n’attendez plus.
Exprimez-vous !
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